Jamais sans mon chien

[ Hj : Puis-je ? ^^' ]


Emerger d'entre les arbres bordant la plage pour se retrouver face à l'Océan, à l'heure ou le soleil s'y couche, était une expèrience absolument grisante et fascinante. Ce n'était pas la première fois qu'Asia le contemplait, et pourtant la même impression de bien-être se répandait en elle. Debout face aux vagues, la main nonchalamment posée sur le tronc du plus proche palmier, elle souriait, les yeux dans le lointain.

Elle sentait ses membres s'engourdir à force de rester immobile dans une position assez inconfortable, mais elle n'en bougeait pas pour autant : elle aurait pu rester ainsi durant des heures ...
Sa journée avait été épouvantable ... Traverser l'île de part en part pour proposer ses photos à trois journaux différents, tout ça pour ne gagner au final qu'une misère, insuffisante même pour régler ses dettes ... C'est pour cela qu'elle avait laissé sa voiture le long de la route, et qu'elle était venue jusqu'ici à pied ; pour se ... ressourcer.

Son fidéle appareil photo reposait sur sa poitrine, suspendu à son cou par une fine cordelette de cuir. Mais elle ne cherchait plus à faire des clichés qu'elle pourrait vendre, à cette heure. Non, elle ne le prenait que pour immortaliser des moments d'exception, pour imprimer des sentiments -ses sentiments- sur le papier glacé des photographies. Elle se plaisait à croire qu'elle était une artiste, à sa façon ...

Un peu plus loin sur la plage, quelqu'un d'autre profitait du calme ; une jeune femme, assise sur le sable, les yeux plongés dans les eaux limpides de l'Océan. Derrière elle, le soleil achevait sa lente courbe journalière, en disparaissant progressivement sous l'horizon.
Vue de la position d'Asia, la scène avait quelque chose de magique : la femme semblait dégager une aura de tranquillité, le soleil projetait ses lumières dansantes sur les vagues, qui venaient mourir en ronronnant sur le sable ...

Instinctivement, les mains d'Asia se saisirent délicatement de son Nixon, qu'elle monta jusqu'au niveau de son visage, fermant un oeil pour obtenir le meilleur rendu possible ... Ce serait un cliché d'exception, peut-être un de ses meilleurs ...
Elle n'avait pas vu que le flash de l'appareil était toujours enclenché : lorsqu'elle prit la photo, un brutal éclair blanc illumina la plage, la surprenant elle-même ...
La photo sera ratée ... : cette pensée avait jaillie en elle tout naturellement, dépassant toutes les autres ...

hj : mais bien sûr : je suis là pour çà ^^

Elle avait eu raison : la photo était ratée ... Trop de lumière, et trop de mouvement : la surprise du flash avait dû la faire bouger une fraction de seconde avant que le petit oiseau ne sorte ...
Le mauvais cliché se vit glisser dans la poche arrière d'un jean élimé, tandis que sa propriétaire relevait les yeux vers la scène qu'elle avait voulu immortaliser.

Visiblement, l'éclair de lumière avait dérangé la jeune femme qui regardait les vagues une seconde plus tôt : elle était à présent debout, face à Asia.

- Vous m'avez fait peur ...

La photographe esquissa un sourire, génée de l'avoir dérangée. A sa place, elle n'aurait pas particulièrement apprécié d'être interrompue durant un tel moment de calme ...

- Désolée ... Ca n'était pas intentionnel.

- Beau spectacle, non ?

Son sourire se fit plus franc, cette fois : elles avaient apparemment ce point en commun.
Le regard d'Asia se reposa sur l'horizon ; la mer était lisse, à peine soulevée par les vagues qui se brisaient sur la plage, et ses eaux rougeoyaient des reflets du soleil.

- Oui, c'est magnifique ...

Ses mains étaient encore serrées autour de son appareil. Ses yeux se baissèrent vers lui, le temps pour elle de remettre le cache ; il retrouva ensuite sa place, posée sur sa veste, devant elle. D'un geste nerveux, elle le désigna à son interlocutrice.

- Je m'excuse encore, je ne pensais pas que le flash était mis ...
J'aime photographier ce genre de moment. On ignore toujours si on en reverra d'aussi beau un jour.

Sa voix était devenue plus lente vers la fin de sa phrase, ses mots plus trainants, plus doux. Son regard regardait le sable devant elle, sans le voir : elle était en partie ailleurs ... Elle avait toujours été d'un tempérament très mélancolique, et il n'en fallait pas beaucoup pour que ce trait de caractère ne ressurgisse en elle.
Un peu plus loin, un chien se mit à aboyer, brisant le doux silence, recouvrant le léger murmure des vagues ...


[Hj: Je n'avance pas trop, à cause de "l'énorme masse" , aucune idée de ce que c'est ^^' ]

hj :
en fait je vais comme d'hab : à l'arrache ^^ je sais pas ce que je vais faire apparaître mais peut-être le verra-t-on dans ma prochaine réponse XD

Les yeux toujours perdus dans le vague, et dans les vagues, Asia sursauta presque lorsque son interlocutrice reprit la parole. Elle avait parfois ce genre "d'absence", courte période -guère plus de quelques minutes- durant lesquelles elle était totalement ailleurs, quelque part à l'intèrieur d'elle même. Réveuse, marginale, bohème : c'est de la que venait ses surnoms ... Plus ou moins exacts.

- C'est vrai... Profitons-en alors ^^

Déjà, la jeune femme joignait le geste à la parole, en se rasseyant à même le sable, et en l'invitant d'un geste à la rejoindre. Asia hésita un instant, indécise : ne l'avait-elle pas déjà assez dérangée?
Cependant, il était rare de rencontrer quelqu'un qui était à la fois capable d'apprécier la véritable beauté d'un tel spectacle, et assez sociable pour accepter de partager ce moment avec une inconnue ...
Avec un sourire, elle alla la rejoindre, et ses jambes courbatues lui semblèrent d'un coup bien moins lourdes. Elle ramena ses genoux -bras croisés autour d'eux- contre elle, sous son menton, et ramena son regard vers les flots.
Devant les deux femmes, un chien -un doberman semblait-il- aboyait furieusement contre les vagues, comme il aurait aboyé après un rival canin (^^').

- Encore une algue ^^ Il me fait le coup à chaque fois ^^

Avec un sourire amusé, elle regardait l'animal aboyer, comme s'il défiait l'Océan. Elle se surprit à chercher du regard la cause de son emportement ; était-ce encore la le refléxe d'une photographe innée?
A cause des multiples couleurs chatoyantes qui dansaient sur les vagues, il était difficile de repérer la large tâche sombre qui évoluait non loin de la plage ; cependant, une fois qu'on l'avait trouvé, il était difficile de ne plus la voir : elle occupait une surface plutôt vaste. C'aurait pu être un banc de sable, si ça avait été immobile, mais ça ne l'était pas ... Un détail retin soudain son attention :

- Pour une simple algue, elle avance vite ...

Son sourire passa d'une expression d'émerveillement à une de curiosité et d'intérét ; elle fronça légérement les sourcils, non en signe de colère et d'inquiétude, mais plutôt d'interrogation : quelque chose d'autre ne collait pas avec la théorie de l'algue (^^) de son interlocutrice.

- ... et contre le courant...

Instinctivement, ses jambes s'étaient lentement dépliées, s'allongeant sur le sable devant elle pour lui permettre de saisir son appareil ... S'il s'agissait d'un banc d'algues inhabituel, ou d'une créature marine particulièrement proche du rivage, relativement à sa taille, elle ne tenait pas à manquer une occasion de faire un cliché "sur le vif" ...


[Hj: Suspens et roulements de tambours, svp ! ]

Les secondes s'écoulaient lentement, et la masse sombre de la créature, à peine en dessous de la surface de l'eau, continuait d'évoluer tranquillement, avec cette sorte de force tranquille qu'ont toutes les grandes créatures.
Cependant, celle-ci ne semblait pas vouloir remontrer le bout de son nez -ou plutôt de ses machoires- aujourd'hui. A croire qu'une unique mouette avait pu la rassasier ; à moins qu'elle n'en soit pas à sa première, bien évidemment ...
La jeune femme préféra orienter ces pensées dans une autre direction : elle sentait la nausée la gagner. Elle n'avait jamais été particulièrement émotive à la vue du sang, ou de la mort, mais la scène à laquelle elle venait d'assister sortait du contexte banal de la chasse : ce n'était pas un simple rapport proie/prédateur, pas un simple acte Naturel ; c'était plus ... profond, plus dérangeant.

- Dites, c'est quoi votre nom ?

Toujours un léger sourire aux lèvres, elle se tourna vers son interlocutrice, qui s'était finalement décidé à la rejoindre. La voir aussi peu rassurée la détendit un peu : si elles étaient toutes deux aussi troublées par ce qu'elles venaient de voir, ça signifiait que ça avait de vrais raisons d'être troublant ...

- Asia.

- Moi, c'est Saphiria. Laissez-moi vous dire une chose, Asia : vous êtes complètement tarée.

La plaisanterie détendit significativement l'atmosphère, et sembla libèrer la jeune femme d'un poid oppressant. Son sourire se fit plus franc, plus spontané, et elle eut un petit rire nerveux. Il faut reconnaître que la femme n'avait peut-être pas tout à fait tort : Asia agissait parfois un peu trop sur des coups de tête, sans prendre le temps de s'arréter pou réfléchir. Elle fonctionait à l'instinct, on pouvait dire.

- Oui, on me le dit souvent. Mais vous m'avez suivie quand même ... Alors, qui est la plus folle des deux? (^^)

Un aboiement bref du chien les fit toutes deux sursauter. Tandis que Saphiria tournait son attention vers son animal, la jeune photographe posa de nouveau ses yeux sur les flots. Le soleil avait presque entièrement disparu derrère l'horizon, et c'est d'une teinte rosâtre qu'il colorait à présent l'Océan. Il n'y avait aucune trace d'une quelconque tâche sombre sur les flots.
Avec un léger froncement de sourcils, Asia reprit en main son appareil photo, utilisant son Zoom pour regarder au loin. Comme elle l'avait pensé, la bête qu'elles avaient vu s'éloignait déjà du rivage, toujours à cette vitesse nonchalante.
Il semblait pourtant ne pas vouloir s'éloigner de la côte ... Comme un poisson d'eau douce qu'on aurait jeté dans une eau salée.
Un très, très gros poisson ...
Elle baissa son Nixon, sa curiosité plus exacerbée que jamais. Une occasion de l'assouvir se présenta bien vite à elle, lorsque la prénommée Saphiria lui proposa une excurion en mer, le lendemain, pour en apprendre plus sur "leur nouvel ami".
Avec des amis comme ça, on n'a plus besoin d'ennemis ...

- Une sortie en mer ...? Eh bien ...

Elle sentait presque le déchirement qui la tiraillait ... Certes, elle mourrait d'envie de voir cette créature de plus près, et encore plus de pouvoir en prendre un cliché ... Mais même sa curiosité avait des limites ; et il y avait une grande différence entre regarder une telle bête depuis la plage, et depuis un bateau ... Elle avait encore en tête la taille de ses machoires, et la perspective de se retrouver embarquée dans une coque de noix, à côté d'un monstre pareil, lui donnait des sueurs froides.

- D'accord, je suis partante.

Elle avait répondu avec un large sourire ravi, des étincelles dans les yeux : ses paroles avaient encore dépassées ses pensées ... Elle espèrait juste que cette fois, elle ne les regretteraient pas.

- J'espère juste que vous avez un bateau suffisamment solide pour aller chatouiller les Dents de la mer sans trop de risque ...

Le chien n'aboyait plus, à présent, mais continuait de fixer tantôt les arbes, tantôt les eaux, avec un grondement sourd. La jeune femme eut une pensée pour sa voiture, garée un peu plus loin, derrière les premières rangées d'arbres ... C'avait beau être un tas de boue brinquebalant et incofortable au possible, elle n'avait rien d'autre. Seulement, les portières ne fermaient plus, et voir le chien s'agiter autant commençait à l'inquiéter : il ne manquerait plus qu'on lui vole ...
Avec un sourire d'excuse, et en pointant son doigt sur l'animal toujours grondant, elle dit à Saphiria :

- Excusez-moi un instant ; ma voiture est garée la-bas, et votre chien ...

Elle n'acheva pas la phrase : son ton et son expression suffisait à refléter la peur qu'on lui dérobe son moyen de locomotion ...
A grandes enjambées souples, elle partit vers les premiers arbres ...


[Hj: Et tu as eu raison ^^ ]

[ Je me permet ]


Léon était actuellement dans sa chambre d'hôtel à New York, accoudé à son balcon, il fixait d'un air monotone le coucher de soleil à l'horizon, un coucher de soleil rouge teinté de la pollution ambiante et en partie caché par les buildings. Le jeune agent soupira en voyant cela, combien de temps allait-il s'écouler jusqu'à ce que sa prochaine mission soit donnée ? Un mois ? Voir deux ? Il n'en savait rien, mais l'idée de repartir vivre une noble quête qu'est de récupérer la fille du président au milieu d'une bande dégénérée de paysans semi-zombifiés ne le tentait vraiment pas. Il ne comptait désormais même plus le nombre de fois où il avait faillis y laisser sa peau, non, c'était indénombrable tant les chances de survie à cette mission de récupération était risquée, à vrai dire, il soupçonnait même à ce que les dirigeants ne s'attendaient pas à le voir revenir sain et sauf. Tout cela lui était bien égal après tout, il avait eut l'occasion de faire une nouvelle rencontre, Ashley, même si la gamine lui avait parue fortement agaçante à leurs première entrevue, elle s'était avérait bien utile par la suite. D'ailleurs, qu'était-elle devenue ? Elle avait insisté pour vivre avec Léon, mais il ne voulait en aucuns cas la mêler avec ses affaires personnelles ... Et Ada ? Il y avait trop de questions qui le rongeait, son regard se dirigea vers le sol bitumé qui espacé quinze étages, là où se trouvait Léon. Combien y avait-il de mètres au juste ? Le saut à l'élastique ne le tentait pas vraiment pour savoir concrètement pour savoir quelle était la distance qui séparait son balcon du sol.

* Tss ... Je m'imagine bien tiens, je crois que ce serait la pire situation que j'aurais pu vivre depuis mon service à Raccoon ... *

Il se mit à sourire à sa pensée ironique, mes l'élocution du dernier moment provoqua comme un léger flash back dans sa tête, Ada, Claire, Sherry ... Tout ces êtres chers qu'il avait perdu de vue, qu'étaient-ils tous devenus ? En réalité, Léon redoutait et avait toujours craint la solitude, malheureusement il se retrouvait aujourd'hui en plein dedans. Le méritait-il vraiment ? Lui qui avait sans cesses tenter d'aider ses amis ? Toutes ces questions sans réponses ne l'aideraient pas à réfléchir et à comprendre d'avantage, il se tourna vers son lit situé au centre de la pièce luxueuse en posant les coudes sur les barreaux noirs superposés au balcon. Ses yeux firent le tour de la pièce avant qu'il ne daigne entrer à l'intérieur en poussant d'un cran vers la gauche la porte coulissante. Il pénétra à l'intérieur de la salle à coucher et s'avança vers son matelas lorsqu'un tintement suraigu vint lui marteler brutalement l'oreille. Il fronça les sourcils et porta ses doigts à ses tympans en fronçant les sourcils et en serrant ses mâchoires l'une contre l'autre, ce son était trop poussé pour être une timbre normale, qu'est ce que cela pourrait-être. Il sentit dans son dos une grande bourrasque puissante et froide traverser la pièce, les feuilles blanches posées sur son bureau volèrent dans la pièce alors que Léon fit volte face et s'avança prudemment vers son balcon. Le ciel, c'est le premier élément qu'il remarqua, un énorme creux profond et lugubre s'était creusé au milieu d'une vaste étendue bleu azur, formant une tâche noirâtre tourbillonnante, l'agent écarquilla les yeux, la première idée qui lui effleura l'esprit était la catastrophe naturelle d'une future tornade, mais il comprit que cela était tout autres. Il se sentit comme attirer vers cette puissance inconnue, il se retourna aussitôt et accourut vers sa table de chevet pour se saisir à la hâte de son couteau de survie et de son Sand Eagle. Il eut le temps de ranger ses armes provisoires avant d'être prit momentanément dans un souffle brusque qui l'envoya vers le balcon, la loi de la gravité semblait être repoussé, le voilà accroché aux barreaux de son balcon à voler les pieds vers le ciel. C'était incompréhensible et terrifiant à la fois, il pourrait lâcher aisément, mais l'idée se s'aventurer comme ça dans ce "trou noir" sans savoir ce qui l'attendait l'effrayait légèrement. La spirale noire se fit plus grande, il ne pu résister d'avantage et lâcha prise, il vit son appartement s'évanouir dans les ténèbres avant de sentir lui aussi les ombres s'emparait de lui.



Léon sentit une odeur d'écumes lui chatouiller les narines, une odeur salée, une saveur aigre qui prenait son nez fortement. Il ouvrit faiblement les yeux avant de se rendre compte qu'il planait littéralement sur l'eau, situé à quelques mètres à peine de ce qui semblait être la mer, il avala sa salive en gardant les yeux grands ouverts.

-Je ... Je suis en train de rêver ?

À ces mots prononcés, la gravitation se rétablit momentanément, ce qui eut pour effet de faire tomber violemment l'agent Kennedy dans l'eau salée, un claquement brut et soudain qui le sortit de ses pensées. Il battit des bras pour remonter à la surface, l'eau était gelée et assez poisseuse, il secoua la tête de dégoût et s'efforça de ne plus y plonger son visage. Le coucher de soleil était toujours présent à l'horizon, comment était-il arrivé en ces lieux ?

-Quelle merde... Me voilà bien

[Hj: Désolé, un peu de retard ... ]


Apparemment, elle avait eu tort de s'inquiéter : sa voiture était toujours en un seul morceau, à l'endroit ou elle l'avait laissé. Même constat pour son sac, toujours posé sur le siège, côté passager. Avec un léger haussement d'épaules, elle se détourna de son véhicule, avec l'intention de regagner la plage : le chien de la jeune femme avait simplement dû entendre un quelconque animal sauvage ...
L'horrible bruit éclata alors dans ses tympans, lui martelant le crâne de son hurlement strident, comme un millier de violons jouant une fausse note en même temps ... Instinctivement, elle plaqua ses mains contre ses oreilles, mais même ainsi le son était à peine atténué.
Cela ne dura que quelques secondes, et s'arréta aussi brusquement que ça avait commencé. Paradoxalement, le silence qui suivit semblait presque irréel, anormal. La jeune femme comprit après quelques secondes que c'était tout simplement parce que ses oreilles sifflaient encore : elle était quasiment sourde ...
C'était quoi, ça ...?
Un petit objet tomba soudain devant elle, la faisant sursauter, et coupant court à toutes ses pensées. Lentement, elle s'approcha de son point de chute, découvrant qu'il s'agissait d'une arme ... Un pistolet, plus précisément, avec une lampe -ou un laser- attachée au canon. Bouche bée, encore sous le choc de la surprise, elle le ramassa, et le contempla un instant, l'esprit complètement déboussolé. Bêtement, elle leva la tête, comme si elle allait découvrir au dessus d'elle la raison de la chute de l'arme ... Au lieu de ça, elle ne vit que la frondaison des arbres, et rien d'autre.

Les choses s'enchainaient bien trop vite, depuis le début de la soirée ... Et visiblement, ça n'était pas près de s'arréter : le chien de la jeune femme restée sur la plage déboula soudain d'un buisson, en aboyant sans discontinuer.
Asia eut juste le temps de noter qu'elle venait de retrouver ses facultés auditives, avant qu'une autre pensée, bien plus pressante, ne jaillisse en elle : pourquoi est-ce que le chien avait quitté la plage, en hurlant comme un fou ... ?
Saphiria ... ?!

La jeune femme bondit sur ses pieds, et s'élança au pas de course vers la plage. Un branche lui griffa le visage lorsqu'elle émergea du couvert des arbres, sur l'étendue de sable fin ... déserte. Nulle trace de la propriètaire du chien.
Son regard fouillait les environs, cherchant et recherchant désespèrement ... une trace, quelque chose ... et finit par se poser sur une silhouette, dans l'eau, à quelques distances du rivage, et apparemment immobile. Il n'y avait pas à chercher bien loin pour établir un rapprochemment, même faux : elle quittait la plage en y laissant Saphiria, elle entendait un bruit affreux, et en revenant sur la plage, elle voyait ça ... Il était difficile pour elle d'imaginer le ciel s'ouvrant en deux pour jeter un homme dans la mer ...

- Merde ... Comment ...

L'image de la gueule béante de la créature surgissant de l'eau pour happer la malheureuse bête surgit de nouveau en un flash soudain dans sa mémoire ... Elle ne distinguait plus son ombre, sous les flots, mais ça ne voulait pas dire qu'il n'était plus la : la visibilité diminuait de minute en minute. Aller dans l'eau dans ces conditions relevait de la pure folie, mais si c'était bien Saphiria, elle ne pouvait pas l'y abandonner ... D'ailleurs, même si ç'avait été quelqu'un d'autre, elle ne pouvait pas rester les bras croisés.
Avant de regretter sa décision, elle laissa tomber à même le sable l'arme, qu'elle n'avait pas laché depuis tantôt. Son appareil photo et sa chemise le rejoignirent à terre.
En courant vers les flots, elle enleva ses boots, qu'elle laissa tomber derrière elle, juste avant de s'enfoncer dans les eaux bleutées ...

La Mer était chaude, mais curieusement poisseuse, comme si on y avait rajouté de l'huile, ou une quelconque autre saleté chimique ... Asia nageait avec une énergie farouche vers la silhouette qu'elle apercevait toujours, et dont elle se rapprochait un peu plus à chaque seconde.
Elle aurait été bien surprise de savoir que Saphiria était encore derrière elle, quelque part sur la plage, ou à proximité, et non dans l'eau ...



[Hj: Je sais, je sais : je ne fais rien pour clarifier la situation. Au contraire. ]

Léon nageait avec peine et dégoût dans cette mer de détritus, il était perdu en pleine mer sûrement à des kilomètres de son appartement qui lui paraissait être un palais luxurieux dans la situation où il se trouvait. Le jeune agent déboussolé ne savait pas du tout où il avait atterrit, ni même par quel moyen scientifique, c'était incompréhensible pour lui. Il prit une grande bouffée d'oxygène comme pour se calmer mais se restreint d'avantage quand il sentit de nouveau une odeur nauséabonde lui agripper les narines, en plus de se mélanger amoureusement avec les odeurs océaniques et les écumes maritimes. Léon ne put que lâcher un soupire exaspéré, c'était sûr, il avait le don pour se mettre dans des situations aussi ridicules que offensantes et farfelues les unes que les autres. Ce qui le tira de ses pensées actuelles ne fut pas une algue s'accrochant à son pied où autre chose qui aurait pu faire songer à une scène d'horreur ou le bon gentil se faisait entraîner dans les profondeurs par une créature ancestrale et monstrueuse ... Non, ce qui le fit se retourner brutalement en se mouvant à travers les flots fut une sorte d'appel venant de ses arrières. Il ne fallut pas longtemps pour qu'il assimile la situation, bien au contraire il fut assez prompt à l'analyse. Une jeune femme se trouvait au large, sur le sable chaud et sec d'une plage en train de lui faire des signes de la main. Il entendait qu'elle s'adressait clairement à lui, mais Léon était bien trop éloigné pour pouvoir entendre les paroles de cette inconnue qui semblait le vouloir prévenir d'un mal, puis prenant ses jambes à son coup en semblant affolée. Léon écarquilla les yeux quand il la vue partir, il sortit son bras de l'eau salée et la tendit vers l'auguste personne en train de prendre la fuite, laissant l'intrépide Kennedy seul dans ses aventures intrépides. Il ne put lâcher qu'un " Hey ! " distant et lointain.

Quand il vue que la personne avait disparue de son champ de vision laissant son appel son réponses, il tapa légèrement du poing les vagues inutilement. Il n'était pas en colère mais se sentait impuissant, il pourrait rejoindre les flots, mais s'aventurer dans ses eaux troubles ne l'enchantait pas un seul instant. Léon ferma les yeux un instant, reprenant son calme propre à lui-même et prenant une grande inspiration pour ne pas penser aux éventuels déchets qu'il pourrait rencontrer. Il rouvrit les yeux, le regard déterminé à atteindre le rivage sans encombres, enfin, la volonté ne détermine pas toujours du destin qui nous est réservé, Léon ne défaillit pas à la règle lui non plus. Il commença à nager à travers des algues poisseuses et divers déchets indéterminables qui ne flottaient même plus à la surface tellement ils avaient dus rester un temps indéterminé en ces eaux sales et visqueuses. C'est alors que tout en pestant intérieurement contre son choix stupide d'avoir lâcher prise et de s'être aventurer sur son balcon tout en traitant sa bonne étoile qui l'avait lâché comme un ex qu'il aperçut, au loin, une silhouette féminine une fois de plus présente sur la terre ferme. Il s'arrêta de nager instantanément en fixant d'un air dubitatif cette femme, était-elle la même que la précédente et avait-elle appelé des renforts pour le sortir de la mouise ? Il en doutait fortement, mais si c'était le cas, il serait satisfait de cette démarche.
Contre toutes attentes, la jeune femme qui était tranquillement sur la terre ferme prit dans un soudain élan héroïque qui, aux yeux de Léon semblait complètement inutile. Se jeter dans l'eau ? Il savait nagé, le problème c'est que de nager dans des eaux comme celle dans laquelle il se trouvait n'était pas chose aisée et s'y retrouver à deux était inutile, il aurait en revanche très fortement besoin d'un bateau à moteur comme remorqueur. Lui et la jeune femme s'approchant aussi prudemment qu'il s'entêtait à rejoindre le rivage étaient tout deux écartés d'une distance respectable, environ cent mètres.

Il secoua la tête et entreprit de rejoindre le plus rapidement possible la plage, quand soudain, un bruit sourd sous ses pieds le sortit de ses pensées. Il fronça les sourcils et resta totalement impassible quand aux émotions qui pourraient représenter l'inquiétude sur certaines autres personnes. Lui semblait dubitatif, ce bruit ... Il l'avait déjà entendu ... Oui, même entendu trop de fois pour qu'il passe inaperçu et qu'il se confonde avec un timbre normal. Léon se retourna vivement, scrutant ses arrières d'un air anxieux et douteux. C'est lorsqu'une masse titanesque passa sous ses pieds qu'il sursauta et commença à se débattre contre la mer, agitant ses bras violemment en avançant instinctivement de l'avant. Il resta abasourdi par ce qu'il venait de voir, non, il ne voulait pas y penser, dans quel cauchemar était-il tombé à la fin.
Ce son ... Il l'avait connu en Espagne, lors de sa mission de récupération au sein de ces fous furieux de paysans transformés en légumes vivants, alors qu'il devait traverser le lac. Il secoua la tête, semblait rechigner cette pensée et ne semblait également ne pas vouloir y songer un seul instant. Il ne tarda pas à comprendre dans quelle décharge était-il tombé, il se retrouvait pris au piège, dans une eau salasse et écoeurante aux prises avec un ennemi de longue date. Il resta ainsi sans bouger, ses yeux attentifs fixant ses arrières et ses côtés furtivement, ses oreilles tendues à l'écoute du moindre piaillement, ses nerfs à vifs.

-El Lago ...

Aussitôt ce nom prononcé que le gros poisson avait décidé de rendre visite à son cher ami Léon, qui l'avait par ailleurs laissé sur sa faim lors de leur intercalation. Les vagues se déformaient au fur et à mesure de l'avancée monstrueusement rapide de la créature qui fonçait droit devant vers son casse-croûte. L'agent Kennedy ne paniqua pas, si il se mettait à procéder de la sorte, il était perdu d'avance, il avait déjà réussit à échapper au monstre du lac, d'ailleurs censé se trouver dans un lac et non dans une mer aussi vaste soit-elle. De plus, Léon s'en était sortit avec une côte brisée et plusieurs hématomes en étant sur un bateau et des harpons, hors, ici il n'avait absolument rien pour se défendre.
Son arme à feu ? Elle ne servirait à rien, la peau rugueuse de la chose était déjà difficile à percer, une seule cartouche ne ferait pas grand chose au mutant des flots. Sa lampe torche ? A part jouer à éclairer les flots, elle ne lui serait d'aucunes utilités, surtout trempée comme elle l'était ... Et sa radio ? Encore faudrait-il qu'il ait pensé à la prendre ... Et encore ... Qu'aurait-il bien pu faire avec ? Faire écouter au monstre sympathique et prompt à dîner rires et chansons ? Ridicule, mais cette ironique faisait partie du quotidien de Léon, il avait l'habitude de faire preuve de sarcasmes dans ces situations désespérées, c'est pour cela qu'il progressait d'avantage.

Il vit la gueule béante du monstre affamé s'ouvrir et écarquilla les yeux, c'était le moment. Il nagea à toutes vitesse, n'hésitant même pas à plonger sa tête sous l'eau goudronneuse, sa vie était en jeu, il n'y avait pas de caprices de la sorte à faire. Il était hors d'atteinte, enfin, pas ses jambes, il les replia vivement, mouvement ralenti par l'apesanteur de l'eau et sentit les gencives de la bête sous ses talons. Il saisit l'opportunité, les deux pieds posés sur la peau de la bête, il détendit les jambes pour prendre de l'avance, il avait réussit à échapper à l'assaut de la chose à la gueule béante, il devait faire de même jusqu'à la prochaine.
Soudain, il se rappela la présence de sa secouriste, il tourna vivement son visage vers celle-ci désemparé en ayant vue la chose surgir et lui cria à voix haute et lui faisant signe de s'en aller.

-Cassez-vous ! Restez pas là !

Léon avait toujours eut cette qualité, celle de s'inquiéter en priorité pour les autres et non pour sa poire en premier, une fois de plus c'était le cas.

[ J'espère que ce post vous plaira et vous aidera pour la suite, Kennedy prend les rennes ]

hj : je l'avais dit : ca va être le bordel xD trop boooon


La jeune femme courait désespérément vers le parking de la plage.
Saphiria n'avait jamais couru aussi vite de sa vie.
Mais situation oblige : un homme à la mer...
Elle pensait qu'Asia aurait pû l'aider, peut-être sa voiture les aurait-elle emmener au petit port un peu plus loin, trop loin pour entreprendre une course si désespérée.
Déboulant de parmi les arbres, la jeune femme bondit sur le bétume, appelant une Asia qui ne semblait pas être là.
Son appel se réitéra tandis qu'elle s'empressait de gagner la voiture garée à quelques pas de là.

- Asia ?

Toujours ce même silence pesant.
Un silence que Chester lui-même gardait à présent, tétanisé au pied d'un arbre.
La jeune femme, intriguée, l'appela pour qu'il la rejoigne.
Ceci fait, son regard se posa rapidement vers les arbres.
L'atmosphère n'était aps à son habitude.
Saphiria avait l'impression d'être observée.
Mais le temps filait à toute vitesse...

- C'est vous, Asia ?

Toujours aucune réponse.
Saphiria hésita une seconde.
Elle n'avait pas une seconde...
Poussant légèrement l'animal de côté, la jeune femme alla ramasser la plus grosse pierre à proximité et tourna la tête de côté le temps de lancer l'objet dans la vitre avant du véhicule.
Des éclats de verre volèrent de partout mais n'arrêtèrent aucunement la femme qui, écartant d'un balayage éclair les morceaux de verre sur le fauteuil, prit place derrière le volant.

- Désolée Asia...

Le doberman passa derrière le fauteuil et prit sagement place à l'arrière, recroquevillé sur le sol, tremblant.
Sa maîtresse quant à elle, avait passer les mains sous le volant et triturait les fils dans l'espoir de réussir à mettre le contact.

- Stoplé stoplé...

Durant son séjour en ville, Saphiria avait apprit aps mal de choses.
Et à traîner avec certaines personnes pas très catholiques... ^^'
Cela se montrait bénéfique aujourd'hui puisque le moteur se mit à ronronner et eût pour effet d'égayer d'un sourire fier le visage de la jeune garde forestière.
Petite marche arrière, et bien que ne sachant pas où se trouvait Asia, Saphiria prit la direction du port.
Sa conduite était brusque et maladroite.
La boîtier de vitesse prit un sacré coup mais pas seulement : les amortisseurs allait subir les caprices d'un chemin de terre tortueux qui n'en était même pas un mais servirait de gros raccourci.
Et enfin le port se montrait.
Cela lui avait paru une éternité mais n'avait duré que quelques minutes.
Pied à terre.
Saphiria abandonna le véhicule ainsi au port, porte ouverte, son chien à l'intérieur pour monter la garde.

- Eh ! J'ai besoin d'aide !

Il n'y avait personne sur le port sinon un vieil homme tout au bout du petit ponton de bois.
Saphiria traversa le chemin en manquant de tomber à cause de toute cette eau sur les planches de bois.

- M'sieur !

L'homme tourna enfin la tête.
Maintenant quelle était presque à ses côtés, elle remarqua qu'il était encore plus vieux qu'elle ne l'avait crû et surtout... Qu'il n'était pas très pressé ^^'.

Pêcheur : - Tiens, Mademoiselle ! Ca faisait longtemps que je n'vous avais vue ^^

L'homme lui souriait mais avant qu'il en continue, la jeune femme le coupa net.

- J'ai besoin d'un bateau ! Tout de suite !

Le pêcheur, un peu surpris, ne dit rien sur le coup puis :

P. : - Mais il est trop tard. On ne peut plus sortir de bateau : il av bientôt faire nuit.

La jeune femme regarda les bateaux.
Le seul n'ayant pas besoin de clé était un petit bateau à moteur sur sa gauche.
Saphiria courut dans sa direction sous les yeux ébahis du vieux pêcheur.
En sautant dedans :

- J'vous le ramène !

A peine avait-elle dit cela que le petit moteur se mit en route.
L'embarcation prenait déjà le large sous les protestations du vieil homme dont elle n'avait que faire.

J'espère qu'il est pas trop tard...

[hj : Leon a pas répondu... tant pis je saute son tour mm si j'aime pas...]


Le petit bateau avançait lentement. Trop lentement à ses yeux.
Il y avait urgence et elle n'avait pas encore fait la moitié du trajet ^^'.
Malgré l'état d'urgence, Saphiria ne pouvait rien faire de plus sinon croiser les doigts.
Pourvu qu'il n'arrive rien à cet homme...
Pourvu que cette chose ne refasse pas son apparition...
Mais comme si ses pensées avaient été matérialisées, l'eau se souleva au large pour laisser apparaître ce qui semblait être le dos de la créature.
...
Un frisson lui traversa l'échine...
Mais elle ne pouvait le laisser comme çà...
Prise par sa peur, la jeune femme avait envie de faire demi-tour.
Sa conscience n'était pas du tout d'accord avec çà...
Sa main se resserra plus fortement encore sur la barre qui permettait de diriger l'embarcation.
Encore loin de tout çà, Saphiria n'avait pas encore repérée Asia retournée sur la terre ferme.
Ce ne fût qu'une vingtaine de mètres plus tard qu'elle y fit attention.
Une épine en moins...
Cela la rassura au contraire de cette gueule béante qu'elle voyait s'ouvrir sur l'homme.
La jeune femme ne retint un léger cri de surprise, de crainte.
Les yeux éberlués, redressée dans la petite barque à moteur, moteur mit en pause d'ailleurs, Saphiria regarda ce qu'il se passait.
Elle fût d'autant plus surprise de voir l'homme refaire surface.
Comment avait-il pû survivre à çà ???
La jeune garde forestière en avait la chair de poule...
Une scène tellement... Irréaliste...
Le moteur se remit à ronronner lorsqu'elle lui en donna l'ordre.
Elle n'était plus bien loin maintenant mais le bateau n'était pas bien rapide.
Pas assez rapide...
Et la créature n'avait pas l'intention de lâcher prise...
La mouette ne lui avait pas suffit apparemment ^^'.
Maintenant qu'elle était assez proche, elle appela le nageur pour le prévenir qu'elle était là.
Etait-ce une chance ?
Elle n'en était pas sûre...
Quoiqu'il en soit, il n'était pas seul mais sans rien pour se défendre face à cette monstruosité...
Cela n'alalit pas être une partie de plaisir...